jeudi, septembre 28, 2006

Mémoires

Elle était debout devant le plan de travail, dans la cuisine. Son regard était perdu au loin, bien plus loin que le placard qu'elle fixait sans en voir aucun contour. Elle sentit alors sa présence, derrière elle qui se penchait doucement, lentement vers son oreille. Elle sentit qu'il était encore tout humide de sa douche, et se laissa approcher. Il murmura alors "Je t'aime", caressant son dos et ses côtes. Elle se laissa faire, savourant l'instant, les mots, la présence. A cet instant même, bien longtemps après elle eut les mêmes sensations si fortes qu'elle se prit à dire : "J'ai de la chance de pouvoir me souvenir de tout cela, parce que cela a eu lieu et que ce n'est pas le fruit de mon imagination. C'était bien et bon, c'est bien et bon."

Brusquement elle se dirigea vers l'évier, se lava les mains et les secoua sur le chien à ses pieds... Flash ! elle se souvint alors de son père lui adressant le même geste et elle en resta tout émue, se disant que rien ne se perd, rien n'est vain à condition que l'on se pénètre de ses propres souvenirs.

vendredi, septembre 08, 2006

Extase

"Cette étourdissante extase à laquelle mon esprit se livrait sans retenue" [J.J.Rousseau]

C'est ce que je ressentis hier dans la nuit, face à face avec cette fleur hors du commun, qui ne fleurit que la nuit, dans l'obscurité, que quelques heures, et épuisée par tant de beauté, se ferme à jamais. Je ne peux décrire, je n'ai pas de mots pour exprimer ce que l'on éprouve à regarder cette éclatante image. Mais je peux vous offrir ce que, à travers mon objectif j'ai pu fixer de cette fleur, sorte de viol non puni et porteur de sentiments profonds, sensuels et apaisants.