mercredi, avril 06, 2011

Un jour d'Avril

Je sors de table il est deux heures, le 6 avril, le soleil est chaud comme en été.. j’étais sur la chaise devant le petit salon complètement investie par la chaleur et la lumière, yeux clos, et tout à coup pourquoi ? est apparue la silhouette de J., sur la falaise de Suffren. Tout le monde était sur le gravier, à deviser comme chaque jour de tout et de rien. Et j’étais moi, devant l’apparition de J, je ne pensais pas plus à lui qu’à autre personne et tout à coup il m’a envahie. Il est descendu, m’a tendu la main et m’a dit, : »Viens je t’emmène avec le 505 à La Pérouse.. » j’ai obtempéré, ne regardant pas autre que lui, me foutant bien de ce que tout les autres amassés pouvaient penser, et je l’ai suivi. Nous avons regagné le 505 je suis montée, nous sommes partis sous le vent, et j’ai commencé à ôter mon maillot.. c’était merveilleux.. il m’a tendu un bout et je me suis mise à l’eau, nue, accrochée à la corde adoucie par l’eau et j’ai laissé filé sur son conseil, quelques mètres. Je glissais derrière la barre, J. tenait bon et me regardait, il m’a tendu un masque pour que je puisse admirer les fonds, qui, depuis Suffren jusqu’à Jean-Bart sont une pure merveille. Il est quasi impossible de décrire le passage de l'eau sur la peau, et qui laisse deux longs sillages derrière soi il est impossible de faire ressentir la douceur, la caresse, la volupté de ces moments. En fait ce sont des moments secrets qui n'appartiennent qu'à ceux qui ont fait cette expérience.



Le petit port de Jean-Bart et Sandja...


Je me laissais aller, levant de temps à autre la tête pour le regarder et l’admirer; il est si beau. Les mètres défilaient vite, plus vite que l’on ne pense, et je devenais de plus en plus froide; l’eau m’envahissait et j’avais peine à regarder le fond tellement je me glaçais.. alors avec des gestes parlants je lui faisais comprendre que je n’en pouvais plus. Nous étions en vue de Sandja, le chameau de Jean-Bart.. il comprit que c’était trop pour moi, ralentit et me fit remonter. Il me prit dans ses bras, j’étais en une minute chaude comme il n’était pas possible, j’avais ma tête sur son épaule, ses bras m’entouraient et me caressaient, le temps s’arrêtait à ce moment où nous doublions Sandja pour aborder le Cap et arriver dans la baie de la Pérouse. Je ne pouvais me détacher de lui, c’était divin. Je viens de remonter devant mon Mac en me disant, : "ça je ne le retrouverais jamais" !!! mais "ça je l’ai vécu et c’est un énorme cadeau de la nature et de la vie".

Alors sagement je viens de poser sur le papier virtuel de Word, tout ce que j’ai ressenti pendant ces heures divines.. Merci. A qui ? merci à Dieu, merci à J., merci à moi qui ai su prendre ce que l’on m’offrait et sans que vienne à mon esprit la moindre pensée de faute, de tort. J’étais heureuse. Je le suis encore d’avoir vécu tout cela.

PS : Ce n'était pas un 505 mais simplement un 420...

1 commentaire:

  1. Bonjour Françoise,
    Vous etes comme ce cerisier: sensible aux Avril, aux poussieres de
    merveilleux et quelle importance qu' Istamboul ne soit plus
    Constantinople? A moins de vouloir verrifier soi même que l'eau de
    Suffren est toujours auusi bonne, et que, lorsqu'on les regarde d'en
    haut, du Cap à la pointe, les lumieres du soir font maintenant un
    collier autour du cou d'Alger?

    Amitiés
    Tayeb

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