lundi, février 14, 2011

La Saint Valentin

En classant des papiers, des dossiers, des photographies jaunies, tout ce que nous avons rapporté d'Alger - il y avait six générations de souvenirs - j'ai retrouvé une lettre. Je ne sais qui l'a écrite. La signature ne me laisse pas deviner quel en est l'auteur, et la date ne figure pas en son en-tête. Elle aurait pu être le 14 février!!! Mais au travers des lignes, serrées, si finement tracées à la plume et à l'encre violette on peut déceler un amour immense. Je vous laisse le plaisir de la lire, rendant hommage ainsi en ce jour de la Saint Valentin, à cet amour si bien exprimé.

"Il y a si longtemps que je ne t'ai écrit!!!

Si longtemps que je freine mes élans de tendresse, d'amour, mes gestes toujours un peu pareils mais que tu aimes je le crois, mes mots qui cherchent une réponse que je connais, une réponse muette et tendre que je sais être très belle et tellement profonde. Je t'admire de me porter tous ces sentiments si forts que tu as su créer et que j'ai acceptés en essayant de te rendre à mon tour et ta tendresse et ta gentillesse et ton amour qui me paraît être souvent un très très très ancien amour. Il me semble qu'il y a des siècles que nous nous sommes connus, aimés, compris, que nous nous sommes mutuellement entourés, enveloppés de cet amour dont nous avions l'un et l'autre un besoin immense, y trouvant cette chaleur bienfaisante qui nous manquait.

J'ai beau me dire être très forte, c'est toi qui est fort. C'est toi qui me rend forte. Et quand je te regarde dormir, quand je peux, sans te gêner du tout, te dire très doucement que je te trouve beau, que j'aime tes yeux, que je promène un doigt imaginaire sur tes lèvres, sur ton menton et dans la courbe de ton cou, je suis tout simplement heureuse. Rien de plus merveilleux que de t'entendre me dire lorsque j'ouvre les yeux après un bref repos derrière les volets demi-clos, pendant que tu travailles en face de moi : "Tu étais si jolie pendant que tu dormais..." Il n'y a qu'une seule personne qui peut dire cela à une autre: simplement parcequ'elle l'aime.

Je crois finalement que nous nous sommes aimés depuis toute éternité.

Ce soir, au bord de la nuit, dans mon lit qui est le nôtre, je retrouverais tes mains, tes doigts qui viennent prendre les miens pour qu'ils se croisent tendrement. Je saurais à ce moment même que tu es là, j'entendrais ton souffle régulier très près de moi, et je m'endormirais encore si heureuse. Toi, de ton côté, tu seras dans ton travail et tes pensées , ailleurs, très loin mais je sentirais très fort que c'est là ta manière de m'aimer. Je rêverais de nos deux visages l'un en face de l'autre ou simplement à côté l'un de l'autre, attentifs à notre tâche, échangeant des idées, des souvenirs et des rires. De temps à autre je viendrais poser mes lèvres au coin des tiennes parce que l'envie de toi sera plus forte que le travail et je retournerais bien vite à ma place de peur de te gêner.

Je t'aime."

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